vendredi 14 février 2020


L’Arc-en-ciel


                                  
J’ai offert  aux nues
mes paroles de vent
Aux orages de la terre
ma  poitrine d’amant
Aux montagnes indomptées
mon souffle errant
Et à la déconvenue
la hargne des manants

Vous
vous êtes mon souffle
vous êtes ma source
mon limon
mes paroles d’ocre
sur mes pas d’encre

Ma nuit s’éclaire
et  scintille de mille lucioles
quand je risque des mots lutins
dans ce cœur
haut en couleurs

Vous
vous êtes mon chant
mon pas de danse
mes paroles d’orge
qui effraient les ogres
guettant les mutins
quand s’égaient les matins
et le bonheur naissant   

De pierre et d ‘eau
mon aquarelle s’anime
dans l’ire incandescente des vagues
puis vint ce corps si preste
et tel le zéphyr
libère son zeste 
pour m’éblouir


Vous
vous  êtes ma moelle
mes fibres et ma laine
mes plaines et ma rocaille 
qui abritent mes démons
et mes anges qui démusellent
quand le temps fouaille
de mots et de fringale   

un arc-en-ciel
ennoblit le ciel
c’était toi                 

Makhlouf Boughareb


Nous avons refusé d elles


Nous avons refusé d’elles
la parole nubile
la main caressanteet l’étrange sourire qui invite          


A présent
les voila sans voix
sans bras
emmurées dans la durée
la bouche rivée
ravalant les dires
qui les nomment
à peine
Les voila sans regard
sans nez sans joue
accroupies dans la pénombre
courtisanes serviles
rasant leurs murs familiers
sans râler
nous chantons volontiers
les lendemains de fêtes
qui déchantent
avec nos voix rauques
de coupe-gorge
les voila
les voleuses de rêves
dans les rivières dévoreuses
en route comme d’autres anonymes
silhouettes informes
à peine volutes
fugitives attentes
qui n’attendent plus rien
de l’écrasant néant
qui les dévore
nos humeurs calleuses
sourdent dans la vacuité

Nul écho ne vient les contredire
dans les citadelles du viol .

Paroles de vivants


des paroles
de vent
disant
mots
de gisant
parlant
à notre passage

courre
la brise
sur les brûlis
attise
achève
d’éparpiller
les cendres


et nos dires
s’élèvent
à la faveur
des écailles
du vent
semant
à tout vent
nos paroles de vivants

Je n 'écris pas je grave

je n'écris pas je grave 

Je n’écris pas.
Je grave sur le fronton de mes colères
le déni de tout ce qui me fait
Au grand dam
de mes détracteurs …
je grave mon amour à mon souffle
qui appelle à la vie
Je n’écris pas
Je grave le silence des innocents
le chahut des cancres
la sagesse  des séditieux
et des rêves qu’on porte à bras le corps
éternellement
Ecrire ma trouvaille
tatouer la fibule
dessiner sur ta peau
l’ormeau
qui soutient
mon vouloir
bourgeonnant aux  couleurs de l’ire
et aux senteurs épicées de tes aisselles